Candidempire

Biographie

Débuts et expérimentation

Après un passage comme bassiste dans deux groupes punks à la fin des années 1980, il se tourne dès 1991 vers l’informatique musicale.
Il découvre les premiers outils de composition assistée par ordinateur et commence à expérimenter la création sonore numérique, à une époque où la technologie musicale en est encore à ses débuts.
Cette période marque le commencement d’un parcours fondé sur la curiosité technique, l’exploration et la recherche de nouvelles formes d’expression sonore.


Programmation & Scène “Dark”

En 1998, Carlo Di Antonio, alors directeur du Dour Festival, lui confie la programmation de la scène “dark” pour l’édition 1999.
Il y réunit une affiche audacieuse et cohérente, rassemblant des figures majeures des musiques électroniques sombres :
The Creatures, Clan Of Xymox, Das Ich, Projekt Pitchfork, Suicide Commando, entre autres.

Cette collaboration renforce la réputation du festival auprès des amateurs de darkwave, EBM et industriel, tout en positionnant la Belgique comme un carrefour des esthétiques underground européennes.


Activités & Scène belge

En parallèle, il développe un travail de programmation et d’organisation de soirées club dans plusieurs lieux emblématiques :
le Magasin 4 et le Recyclart à Bruxelles, ainsi que le CC Luchtbal à Anvers (aujourd’hui Trix).

Ces soirées favorisent la rencontre entre artistes établis et nouvelles générations, soutenant la diffusion de musiques expérimentales et alternatives, souvent en marge des circuits institutionnels.

À la même époque, il rencontre Greg Avau, actif sous le nom JOSHUA dans la scène breakcore (désormais connu sous le masque de KID NOIZE).
De cette collaboration naît un split EP, publié en vinyle et CD, ainsi que la création du label Le Nord Électronique.
Ensemble, ils organisent les soirées Elektronik Murder Comes, mêlant performances live, expérimentations audiovisuelles et échanges entre artistes de la scène électronique alternative.
Ils donneront plus tard un concert unique sous le nom Le Nord Électronique, dans le cadre singulier de l’église du Gesù à Bruxelles — un moment fort et symbolique de cette période.

Entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, il joue sur plusieurs scènes majeures : Magasin 4, Recyclart, Dour Festival, ainsi que quelques dates plus confidentielles en France.
Ces expériences nourrissent son rapport à la scène, à la performance et au public, dans une logique de sincérité et d’expérimentation.


DJ Sets & Performances

Son intérêt pour la diffusion directe du son l’amène à développer un DJ set personnel, présenté dans ces mêmes lieux et lors d’événements internationaux tels que le Dour Festival et le Wave-Gotik-Treffen de Leipzig.
Son approche du mix privilégie la cohérence émotionnelle et la progression narrative plutôt que la seule efficacité rythmique.
Chaque performance devient une exploration du son comme matière, texture et mouvement.


Influences & Esthétique

Ses influences principales incluent Throbbing Gristle, Brighter Death Now, Haus Arafna et Deutsch Nepal.
Plutôt que d’en reproduire les codes, il s’en inspire pour développer une esthétique fondée sur la tension entre structure et chaos, entre abstraction électronique et bruit organique.
Ces références nourrissent une réflexion sur la performance, la perception et la place de la machine dans la création artistique.


Candidempire

En 2004, il fonde Candidempire, projet solo devenu un laboratoire transdisciplinaire mêlant sons, vidéos, photographies et visuels générés par intelligence artificielle.
Le projet explore les relations entre réel et simulation, analogique et numérique, humain et algorithmique.
Loin d’une simple illustration sonore, Candidempire cherche à établir un dialogue entre son et image, où chaque dimension influence la lecture de l’autre.


Aujourd’hui

Toujours actif sur la scène indépendante, Candidempire poursuit sa recherche à la croisée de la musique industrielle, de l’art numérique et de la performance audiovisuelle.
Fidèle à une démarche autonome et expérimentale, il collabore ponctuellement avec des festivals et structures culturelles ouvertes aux approches non conventionnelles.

Depuis plus de trente ans, son parcours trace une ligne claire :
explorer les zones d’ombre entre le son, la machine et l’émotion humaine, et interroger sans cesse la manière dont la technologie transforme notre rapport au sensible.